Ilini Learn French. Live France.

Macron’s “Letter to the French”: side-by-side original and translation

17 min read

Macron's letter

Following weeks of protests by the ‘Gilets Jaunes’ movement, the French government has launched a ‘Great Debate’ meant to deliver solutions to the country’s most pressing problems. To kick off the debate, President Emmanuel Macron wrote an open letter to the French today.

This is an interesting text to study (irrespective of your political opinions on the matter), so we’ve put the original letter and its Euronews translation side by side below, with a handy audio button.


👉 For more French resources, browse our French news, culture and entertainment videos for language learners.



ChÚres Françaises, chers Français, mes chers compatriotes,

Dans une pĂ©riode d’interrogations et d’incertitudes comme celle que nous traversons, nous devons nous rappeler qui nous sommes.

La France n’est pas un pays comme les autres.

Le sens des injustices y est plus vif qu’ailleurs. L’exigence d’entraide et de solidaritĂ© plus forte.

Chez nous, ceux qui travaillent financent les pensions des retraitĂ©s. Chez nous, un grand nombre de citoyens paie un impĂŽt sur le revenu, parfois lourd, qui rĂ©duit les inĂ©galitĂ©s. Chez nous, l’éducation, la santĂ©, la sĂ©curitĂ©, la justice sont accessibles Ă  tous indĂ©pendamment de la situation et de la fortune. Les alĂ©as de la vie, comme le chĂŽmage, peuvent ĂȘtre surmontĂ©s, grĂące Ă  l’effort partagĂ© par tous.

C’est pourquoi la France est, de toutes les nations, une des plus fraternelles et des plus Ă©galitaires.

C’est aussi une des plus libres, puisque chacun est protĂ©gĂ© dans ses droits et dans sa libertĂ© d’opinion, de conscience, de croyance ou de philosophie.

Et chaque citoyen a le droit de choisir celles et ceux qui porteront sa voix dans la conduite du pays, dans la conception des lois, dans les grandes décisions à prendre.

Chacun partage le destin des autres et chacun est appelĂ© Ă  dĂ©cider du destin de tous : c’est tout cela, la nation française.

Comment ne pas Ă©prouver la fiertĂ© d’ĂȘtre Français ?

Je sais, bien sĂ»r, que certains d’entre nous sont aujourd’hui insatisfaits ou en colĂšre. Parce que les impĂŽts sont pour eux trop Ă©levĂ©s, les services publics trop Ă©loignĂ©s, parce que les salaires sont trop faibles pour que certains puissent vivre dignement du fruit de leur travail, parce que notre pays n’offre pas les mĂȘmes chances de rĂ©ussir selon le lieu ou la famille d’oĂč l’on vient. Tous voudraient un pays plus prospĂšre et une sociĂ©tĂ© plus juste.

Cette impatience, je la partage. La sociĂ©tĂ© que nous voulons est une sociĂ©tĂ© dans laquelle pour rĂ©ussir on ne devrait pas avoir besoin de relations ou de fortune, mais d’effort et de travail.

En France, mais aussi en Europe et dans le monde, non seulement une grande inquiétude, mais aussi un grand trouble ont gagné les esprits. Il nous faut y répondre par des idées claires.

Mais il y a pour cela une condition : n’accepter aucune forme de violence. Je n’accepte pas, et n’ai pas le droit d’accepter la pression et l’insulte, par exemple sur les Ă©lus du peuple, je n’accepte pas et n’ai pas le droit d’accepter la mise en accusation gĂ©nĂ©rale, par exemple des mĂ©dias, des journalistes, des institutions et des fonctionnaires. Si tout le monde agresse tout le monde, la sociĂ©tĂ© se dĂ©fait !
Afin que les espérances dominent les peurs, il est nécessaire et légitime que nous nous reposions ensemble les grandes questions de notre avenir.

C’est pourquoi j’ai proposĂ© et je lance aujourd’hui un grand dĂ©bat national qui se dĂ©roulera jusqu’au 15 mars prochain.

Depuis quelques semaines, de nombreux maires ont ouvert leurs mairies pour que vous puissiez y exprimer vos attentes. J’ai eu de nombreux retours que j’ai pu prendre en compte. Nous allons dĂ©sormais entrer dans une phase plus ample et vous pourrez participer Ă  des dĂ©bats prĂšs de chez vous ou vous exprimer sur internet pour faire valoir vos propositions et vos idĂ©es. Dans l’Hexagone, outre-mer et auprĂšs des Français rĂ©sidant Ă  l’étranger. Dans les villages, les bourgs, les quartiers, Ă  l’initiative des maires, des Ă©lus, des responsables associatifs, ou de simples citoyens
 Dans les assemblĂ©es parlementaires comme rĂ©gionales ou dĂ©partementales.

Les maires auront un rĂŽle essentiel car ils sont vos Ă©lus et donc l’intermĂ©diaire lĂ©gitime de l’expression des citoyens.

Pour moi, il n’y a pas de questions interdites. Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la dĂ©mocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de dĂ©battre.

Et peut-ĂȘtre dĂ©couvrirons-nous que nous pouvons tomber d’accord, majoritairement, au-delĂ  de nos prĂ©fĂ©rences, plus souvent qu’on ne le croit.

Je n’ai pas oubliĂ© que j’ai Ă©tĂ© Ă©lu sur un projet, sur de grandes orientations auxquelles je demeure fidĂšle. Je pense toujours qu’il faut rendre Ă  la France sa prospĂ©ritĂ© pour qu’elle puisse ĂȘtre gĂ©nĂ©reuse, car l’un va avec l’autre. Je pense toujours que la lutte contre le chĂŽmage doit ĂȘtre notre grande prioritĂ©, et que l’emploi se crĂ©e avant tout dans les entreprises, qu’il faut donc leur donner les moyens de se dĂ©velopper. Je pense toujours qu’il faut rebĂątir une Ă©cole de la confiance, un systĂšme social rĂ©novĂ© pour mieux protĂ©ger les Français et rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s Ă  la racine. Je pense toujours que l’épuisement des ressources naturelles et le dĂ©rĂšglement climatique nous obligent Ă  repenser notre modĂšle de dĂ©veloppement. Nous devons inventer un projet productif, social, Ă©ducatif, environnemental et europĂ©en nouveau, plus juste et plus efficace. Sur ces grandes orientations, ma dĂ©termination n’a pas changĂ©.

Mais je pense aussi que de ce dĂ©bat peut sortir une clarification de notre projet national et europĂ©en, de nouvelles maniĂšres d’envisager l’avenir, de nouvelles idĂ©es.

À ce dĂ©bat, je souhaite que le plus grand nombre de Français, le plus grand nombre d’entre nous, puisse participer.
Ce dĂ©bat devra rĂ©pondre Ă  des questions essentielles qui ont Ă©mergĂ© ces derniĂšres semaines. C’est pourquoi, avec le Gouvernement, nous avons retenu quatre grands thĂšmes qui couvrent beaucoup des grands enjeux de la nation : la fiscalitĂ© et les dĂ©penses publiques, l’organisation de l’Etat et des services publics, la transition Ă©cologique, la dĂ©mocratie et la citoyennetĂ©. Sur chacun de ces thĂšmes, des propositions, des questions sont d’ores et dĂ©jĂ  exprimĂ©es. Je souhaite en formuler quelques-unes qui n’épuisent pas le dĂ©bat mais me semblent au cƓur de nos interrogations.

Le premier sujet porte sur nos impĂŽts, nos dĂ©penses et l’action publique. L’impĂŽt est au cƓur de notre solidaritĂ© nationale. C’est lui qui finance nos services publics. Il vient rĂ©munĂ©rer les professeurs, pompiers, policiers, militaires, magistrats, infirmiĂšres et tous les fonctionnaires qui Ɠuvrent Ă  votre service. Il permet de verser aux plus fragiles des prestations sociales mais aussi de financer certains grands projets d’avenir, notre recherche, notre culture, ou d’entretenir nos infrastructures.

C’est aussi l’impĂŽt qui permet de rĂ©gler les intĂ©rĂȘts de la dette trĂšs importante que notre pays a contractĂ©e au fil du temps.

Mais l’impĂŽt, lorsqu’il est trop Ă©levĂ©, prive notre Ă©conomie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises, crĂ©ant ainsi de l’emploi et de la croissance. Et il prive les travailleurs du fruit de leurs efforts. Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage. Elles viennent d’ĂȘtre votĂ©es et commencent Ă  peine Ă  livrer leurs effets. Le Parlement les Ă©valuera de maniĂšre transparente et avec le recul indispensable. Nous devons en revanche nous interroger pour aller plus loin.

Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ? Quels impÎts faut-il à vos yeux baisser en priorité ?

Nous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impĂŽt sans baisser le niveau global de notre dĂ©pense publique.

Quelles sont les Ă©conomies qui vous semblent prioritaires Ă  faire ?

Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dĂ©passĂ©s ou trop chers par rapport Ă  leur utilitĂ© ? A l’inverse, voyez-vous des besoins nouveaux de services publics et comment les financer ?

Notre modĂšle social est aussi mis en cause. Certains le jugent insuffisant, d’autres trop cher en raison des cotisations qu’ils paient. L’efficacitĂ© de la formation comme des services de l’emploi est souvent critiquĂ©e.

Le gouvernement a commencé à y répondre, aprÚs de larges concertations, à travers une stratégie pour notre santé, pour lutter contre la pauvreté, et pour lutter contre le chÎmage.

Comment mieux organiser notre pacte social ? Quels objectifs définir en priorité ?

Le deuxiĂšme sujet sur lequel nous devons prendre des dĂ©cisions, c’est l’organisation de l’Etat et des collectivitĂ©s publiques. Les services publics ont un coĂ»t, mais ils sont vitaux : Ă©cole, police, armĂ©e, hĂŽpitaux, tribunaux sont indispensables Ă  notre cohĂ©sion sociale.

Y a-t-il trop d’échelons administratifs ou de niveaux de collectivitĂ©s locales ? Faut-il renforcer la dĂ©centralisation et donner plus de pouvoir de dĂ©cision et d’action au plus prĂšs des citoyens ? A quels niveaux et pour quels services ?

Comment voudriez-vous que l’Etat soit organisĂ© et comment peut-il amĂ©liorer son action ? Faut-il revoir le fonctionnement de l’administration et comment ?

Comment l’Etat et les collectivitĂ©s locales peuvent-ils s’amĂ©liorer pour mieux rĂ©pondre aux dĂ©fis de nos territoires les plus en difficultĂ© et que proposez-vous ?

La transition Ă©cologique est le troisiĂšme thĂšme, essentiel Ă  notre avenir. Je me suis engagĂ© sur des objectifs de prĂ©servation de la biodiversitĂ© et de lutte contre le rĂ©chauffement climatique et la pollution de l’air. Aujourd’hui personne ne conteste l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© d’agir vite. Plus nous tardons Ă  nous remettre en cause, plus ces transformations seront douloureuses.

Faire la transition écologique permet de réduire les dépenses contraintes des ménages en carburant, en chauffage, en gestion des déchets et en transports. Mais pour réussir cette transition, il faut investir massivement et accompagner nos concitoyens les plus modestes.

Une solidarité nationale est nécessaire pour que tous les Français puissent y parvenir.

Comment finance-t-on la transition Ă©cologique : par l’impĂŽt, par les taxes et qui doit ĂȘtre concernĂ© en prioritĂ© ?

Comment rend-on les solutions concrĂštes accessibles Ă  tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudiĂšre ou sa vieille voiture ? Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier ?

Quelles sont les solutions pour se dĂ©placer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent ĂȘtre conçues plutĂŽt au niveau local que national ? Quelles propositions concrĂštes feriez-vous pour accĂ©lĂ©rer notre transition environnementale ?

La question de la biodiversité se pose aussi à nous tous.

Comment devons-nous garantir scientifiquement les choix que nous devons faire Ă  cet Ă©gard ? Comment faire partager ces choix Ă  l’échelon europĂ©en et international pour que nos producteurs ne soient pas pĂ©nalisĂ©s par rapport Ă  leurs concurrents Ă©trangers ?

Enfin, il est Ă©vident que la pĂ©riode que notre pays traverse montre qu’il nous faut redonner plus de force Ă  la dĂ©mocratie et la citoyennetĂ©. Être citoyen, c’est contribuer Ă  dĂ©cider de l’avenir du pays par l’élection de reprĂ©sentants Ă  l’échelon local, national ou europĂ©en. Ce systĂšme de reprĂ©sentation est le socle de notre RĂ©publique, mais il doit ĂȘtre amĂ©liorĂ© car beaucoup ne se sentent pas reprĂ©sentĂ©s Ă  l’issue des Ă©lections.

Faut-il reconnaĂźtre le vote blanc ? Faut-il rendre le vote obligatoire ?

Quelle est la bonne dose de proportionnelle aux élections législatives pour une représentation plus juste de tous les projets politiques?

Faut-il, et dans quelles proportions, limiter le nombre de parlementaires ou autres catĂ©gories d’élus ?

Quel rÎle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil Economique, Social et Environnemental doivent-ils jouer pour représenter nos territoires et la société civile ? Faut-il les transformer et comment ?

En outre, une grande dĂ©mocratie comme la France doit ĂȘtre en mesure d’écouter plus souvent la voix de ses citoyens.

Quelles évolutions souhaitez-vous pour rendre la participation citoyenne plus active, la démocratie plus participative ?

Faut-il associer davantage et directement des citoyens non élus, par exemple tirés au sort, à la décision publique ?

Faut-il accroĂźtre le recours aux rĂ©fĂ©rendums et qui doit en avoir l’initiative ?

La citoyennetĂ©, c’est aussi le fait de vivre ensemble.

Notre pays a toujours su accueillir ceux qui ont fui les guerres, les persĂ©cutions et ont cherchĂ© refuge sur notre sol : c’est le devoir de l’asile, qui ne saurait ĂȘtre remis en cause. Notre communautĂ© nationale s’est aussi toujours ouverte Ă  ceux qui, nĂ©s ailleurs, ont fait le choix de la France, Ă  la recherche d’un avenir meilleur : c’est comme cela qu’elle s’est aussi construite. Or, cette tradition est aujourd’hui bousculĂ©e par des tensions et des doutes liĂ©s Ă  l’immigration et aux dĂ©faillances de notre systĂšme d’intĂ©gration.

Que proposez-vous pour amĂ©liorer l’intĂ©gration dans notre Nation ? En matiĂšre d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels dĂ©finis par le Parlement ? Que proposez-vous afin de rĂ©pondre Ă  ce dĂ©fi qui va durer ?

La question de la laĂŻcitĂ© est toujours en France sujet d’importants dĂ©bats. La laĂŻcitĂ© est la valeur primordiale pour que puissent vivre ensemble, en bonne intelligence et harmonie, des convictions diffĂ©rentes, religieuses ou philosophiques. Elle est synonyme de libertĂ© parce qu’elle permet Ă  chacun de vivre selon ses choix.

Comment renforcer les principes de la laĂŻcitĂ© française, dans le rapport entre l’Etat et les religions de notre pays ? Comment garantir le respect par tous de la comprĂ©hension rĂ©ciproque et des valeurs intangibles de la RĂ©publique ?

Dans les semaines qui viennent, je vous invite Ă  dĂ©battre pour rĂ©pondre Ă  ces questions dĂ©terminantes pour l’avenir de notre nation. Je souhaite aussi que vous puissiez, au-delĂ  de ces sujets que je vous propose, Ă©voquer n’importe quel sujet concret dont vous auriez l’impression qu’il pourrait amĂ©liorer votre existence au quotidien.

Ce dĂ©bat est une initiative inĂ©dite dont j’ai la ferme volontĂ© de tirer toutes les conclusions. Ce n’est ni une Ă©lection, ni un rĂ©fĂ©rendum. C’est votre expression personnelle, correspondant Ă  votre histoire, Ă  vos opinions, Ă  vos prioritĂ©s, qui est ici requise, sans distinction d’ñge ni de condition sociale. C’est, je crois, un grand pas en avant pour notre RĂ©publique que de consulter ainsi ses citoyens. Pour garantir votre libertĂ© de parole, je veux que cette consultation soit organisĂ©e en toute indĂ©pendance, et soit encadrĂ©e par toutes les garanties de loyautĂ© et de transparence.

C’est ainsi que j’entends transformer avec vous les colùres en solutions.
Vos propositions permettront donc de bĂątir un nouveau contrat pour la Nation, de structurer l’action du Gouvernement et du Parlement, mais aussi les positions de la France au niveau europĂ©en et international. Je vous en rendrai compte directement dans le mois qui suivra la fin du dĂ©bat.

Françaises, Français, je souhaite que le plus grand nombre d’entre vous puisse participer Ă  ce grand dĂ©bat afin de faire Ɠuvre utile pour l’avenir de notre pays.

En confiance,

Emmanuel MACRON

Dear Frenchmen, Frenchwomen and compatriots,

In a period of doubt and reflection like the one we are witnessing today, we must remember who we are.

France is a country unlike any other.

The feeling of injustice is more alive than elsewhere. The demand for help and solidarity stronger.

In our country, those who work pay for retirees’ pensions. In our country, a large number of citizens pay an income tax, sometimes burdensome, which reduces inequalities. In our country, education, health, security, justice are accessible to all regardless of their circumstances or wealth. The hazards of life, such as unemployment, can be overcome, thanks to this effort shared by all.

That is why France is, of all nations, one of the most fraternal and the most egalitarian.

It is also one of the freest, since everyone is protected in his rights and in his freedom of opinion, conscience, belief or philosophy.

And every citizen has the right to choose those who will represent him in the running of the country, in the design of laws, in taking major decisions.

Everyone shares the fortunes of others and everyone is called to decide the common destiny: the French nation is all that.

How can anyone not feel proud to be French?

I know, of course, that some of us today are dissatisfied or angry. Because taxes are too high for them, public services too distant; because wages are too low for some to be able to enjoy with dignity the wages of their work; because of the fact that our country does not offer equal chances of success to families from all backgrounds and areas. Everyone would like a more prosperous country and a fairer society.

I share this impatience. The society we want is a society in which to succeed one doesn’t need relationships or fortune, but effort and work.
In France, but also in Europe and in the world, not only a great sense of unease, but also a great concern have taken over people’s hearts. We must respond with clear ideas.

But there is one condition: to accept no form of violence. I do not accept, and do not have the right to accept pressure and insults, for example against the elected representatives of the people, I do not accept and do not have the right to accept attacks on the media, journalists, institutions and officials. If everyone attacks everyone, society unravels.

In order for hope to overcome fear, it is necessary and legitimate for us to explore together the great questions concerning our future.

That is why I proposed and I am launching today a great national debate that will run until March 15.
In recent weeks, many mayors have opened their town halls so that you can express your wills. I have had much feedback to consider. We are now entering a larger phase and you will be able to participate in debates near your home or express yourself on the internet to put forward your proposals and your ideas – in France, overseas territories and among French residents abroad. In villages, towns, neighbourhoods, on the initiative of mayors, elected officials, community leaders, or ordinary citizens 
 in parliamentary assemblies both regional and departmental.

Mayors will have an essential role because they are your elected representatives and therefore the legitimate intermediaries to give voice to the people.

For me, there are no questions off limits. We will not agree on everything, that’s to be expected, it’s democracy. But at least we will show that we are a people who are not afraid to speak, to exchange viewpoints, to debate.

And perhaps we will discover that we can agree, at least a majority of us, notwithstanding our political positions, more often than we think.

I have not forgotten that I was elected with a project, of which I remain faithful to its foundations. I am resolute in thinking that we must restore France’s prosperity so that it can afford to be generous because one goes with the other. I am resolute in thinking that the fight against unemployment must be our top priority and that employment is created first and foremost in companies, so we must give them the means to prosper. I am resolute in thinking that we need to rebuild a school of trust, a renewed social system to better protect the French and reduce the inequalities at their causes. I am resolute in thinking that the depletion of natural resources and climate change force us to rethink our development model. We must invent a new productive, social, educational, environmental and European project that is fairer and more effective. On these major axes, my determination is unchanged.

But I also think that out of this debate can come a clarification of our national and European project, new ways of looking at the future, new ideas.

I hope that the largest possible number of French people, the largest possible number of us, can participate in this debate.

This debate will have to answer key questions that have emerged in recent weeks. That is why, with the Government, we have chosen four major themes that cover many of the major issues of the nation: taxation and public spending; the organization of the state and public services; the ecological transformation; democracy and citizenship. On each of these themes, proposals, questions have already been expressed. I wish to frame some that do not close down the debate but seem to me at the heart of our questions.

The first topic deals with our taxes, our expenses and public action. Tax is at the heart of our national solidarity. It is what finances our public services. It pays teachers, firefighters, police, military, magistrates, nurses and all the public servants who work for you. It makes it possible to pay social benefits to the most vulnerable in society but also to finance major projects for the future, in our science, in our culture, or to maintain our infrastructure. It is also the tax that pays the interest on the very significant debt that our country has incurred over time.

But taxes, when they are too high, deprive our economy of resources that could be used constructively to invest in businesses, thereby creating jobs and growth. And it deprives workers of the wages of their work. We will not go back on the steps we have already taken to correct this to encourage investment and make work pay. They have recently been approved and are just beginning to deliver results. Parliament will evaluate them in a transparent way and with the necessary analysis. On the other hand, we must question whether we need to go further.

How can we make our tax system fairer and more efficient? Which taxes do you think should be lowered first?

We can not, in any case, pursue tax cuts without lowering the overall level of our public spending.
What are the savings that you think are priorities?

Should we remove some public services that are outdated or too expensive compared to what they deliver? Conversely, do you see new needs for public services and how could they be financed?

Our social model also needs to be questioned. Some consider it insufficient, others too expensive because of the contributions they are obliged to make. The effectiveness of training within employment services faces much criticism. The government has started to respond, after wide consultations, through a strategy for healthcare, to fight poverty, and to combat unemployment.

How can we better organize our social pact? Which objectives should be prioritized?

The second subject on which we must make decisions is the organisation of the State and public authorities. Public services have a cost, but they are vital: schools, the police, the army, hospitals and courts are essential to our social cohesion.

Are there too many administrative levels or levels of local government? Should we reinforce decentralisation and move power over decisions and actions closer to the citizens? At what levels and for which services?

How would you like the state to be organised and how can it improve its operation? Should we review the functioning of the administration and how?

How can the state and local authorities improve to better respond to the challenges of our most troubled territories and what do you propose?

The ecological transformation is the third theme, essential to our future. I am committed to the objectives of preserving biodiversity and combating global warming and air pollution. Today no one disputes the urgent need to act quickly. The longer we delay posing these questions, the more painful the changes will be.

Making the ecological transformation can reduce households’ spending on fuel, heating, waste management and transportation. But to succeed in this transformation, we must invest heavily and support our less well-off citizens.

National solidarity is essential so that all French citizens can achieve this.

How do we finance the ecological transformation: by income tax, by other taxes and who should be in the front line?

How do we make concrete solutions accessible to all, for example, to replace old heating systems or cars? What are the simplest and most financially sustainable solutions?

What are the solutions for moving, housing, heating, feeding that should be designed at the local rather than the national level? What concrete proposals would you make to accelerate our environmental transformation?

The issue of biodiversity is also an issue for us all.

How do we guarantee scientifically the choices we have to make in this regard? How can we share these decisions at the European and international level so that our national producers are not penalised in relation to foreign competitors?

Finally, it is clear that the period that our country is going through shows that we need to give empower democracy and citizenship. Being a citizen means helping to decide the future of the country by electing representatives at the local, national or European level. This system of representation is the bedrock of our Republic, but it must be improved because many do not feel represented after the votes.

Should absentions be recognised? Should we make voting compulsory?

What is the right level of proportional representation in parliamentary elections for a fairer say to be given to all political perspectives?

Should we, and how, limit the number of parliamentarians or other elected officials?

What role should our assemblies, including the Senate and the Economic, Social and Environmental Councils, play in representing our territories and civil society? Should we transform them and how?

In addition, a great democracy like France must be able to listen more often to the voice of its citizens.

What changes do you want to make citizen participation more active, democracy more participative?

Should unelected citizens, chosen at random, have greater and more direct involvement in public decision making?

Should we increase the use of referendums and who should decide on how and when?

Citizenship is also about living together.

Our country has always known how to welcome those who have fled wars, persecution and sought refuge on our soil: it is the duty of asylum, which can not be called into question. Our national community has also always been open to those who, born elsewhere, chose France in search of a better future: this is how it was built. However, this tradition is today shaken by tensions and doubts related to immigration and the failures of our integration system.

What do you propose to improve integration in our Nation? When it comes to immigration, once our asylum obligations are fulfilled, do you want us to be able to set annual targets set by Parliament? What do you propose to answer this challenge that will last?

The question of secularism is still subject to significant scrutiny in France. Secularism is the primary value that allows different beliefs, religious or philosophical, to live together in harmony and mutual understanding. It is synonymous with freedom because it allows everyone to live according to their choices.
How can we strengthen the principles of French secularism, in the relationship between the state and the religions of our country? How can we ensure everyone’s respect for the mutual understanding and intangible values of the Republic?

In the coming weeks, I invite you to debate to answer these questions which are crucial for the future of our nation. I also hope that you can, beyond these topics that I propose to you, bring up any concrete subject which you feel could improve your daily life.

This debate is an unprecedented initiative which I am determined to make count. This is neither an election nor a referendum. It is your personal expression, corresponding to your personal stories, your opinions, your priorities, which we need to hear, disregarding age or social status. It is, I believe, a great step forward for our Republic to consult its citizens in this way. To guarantee your freedom of speech, I want this consultation to be organized in complete independence, and be framed by all the guarantees of trust and transparency.

This is how I intend to transform, along with you, anger into solutions.
Your proposals will, therefore, make it possible to build a new contract for the Nation, to structure the action of the Government and the Parliament, but also the positions of France at the European and international level. I will report back to you directly during the month following the end of the debate.

Frenchmen and women, I hope that as many of you as possible can take part in this great debate in order to make a valuable contribution to the future of our country.

With trust,

Emmanuel MACRON

Ilini Learn French. Live France.